GHARBI MERIEM

Les macroinvertébrés benthiques jouent un rôle important dans les eaux continentales, où ils habitent des écosystèmes aquatiques diversifiés et structurés en fonction de l'espace. Les macroinvertébrés de certaines régions méditerranéennes, comme l'Afrique du Nord, ont toutefois peu été étudiés. C'est pourquoi nous avons proposé d'étudier la structure de la communauté des macroinvertébrés d'eau douce du nord-est de l'Algérie. Dans ce but, nous avons échantillonné 12 types de plans d'eau différents (deux barrages, trois rivières et sept ruisseaux) d'octobre 2020 à septembre 2021. Des données biotiques et abiotiques ont été collectées et une analyse de redondance (RDA) a été réalisée afin de déterminer le rôle des deux types de variables dans le regroupement des sites. Deux types de modèle nul ont également été envisagés : la cooccurrence des espèces et le partage des niches pour étudier les associations potentielles entre les espèces signalées, et l'analyse de l'entropie maximale pour modéliser la distribution. L'analyse de redondance a montré que la vitesse de l'eau et la conductivité étaient les principaux moteurs de la structure de la communauté de macroinvertébrés. Les résultats de l'analyse de cooccurrence ont révélé que les associations d'espèces étaient aléatoires, à l'exception de deux sites : El Fadjoudj et Ain Ben Baida, qui correspondent à la rivière Seybouse. En même temps, il n'y a pas eu de partage de niche, et par conséquent, pas de compétition interspécifique, sauf dans les deux sites du ruisseau Salah Salah et du barrage de Bouhamdane. L'analyse MaxEnt a révélé que les différences dans la distribution de la richesse spécifique étaient massives, et que les rivières Seybouse et El Fadjoudj présentaient les plus grandes richesses spécifiques.

Ces résultats sont similaires à ceux d'autres études sur les rivières et les barrages algériens, ainsi que sur d'autres cours d'eau similaires dans les climats méditerranéens.