Bouadam Chaima

Cette thèse s’intéresse à l’héritage urbain et sportif des Jeux Méditerranéens en Algérie, à travers l’étude des éditions d’Alger 1975 et d’Oran 2022. Elle cherche à comprendre comment ces événements ont contribué à la transformation des territoires et à la production d’infrastructures durables, au-delà de leur caractère éphémère.

L’analyse mobilise à la fois une lecture contextuelle des deux Jeux, inscrits dans des périodes et des logiques politiques distinctes, et une étude approfondie de deux sites emblématiques : la cité olympique Mohamed Boudiaf et le complexe Miloud Hadefi. Pour évaluer ces équipements, un outil méthodologique original a été élaboré : le SSCAT (Sustainable Sports Complex Assessment Tool), construit à partir des standards internationaux (LEED, BREEAM, CIO, FIFA) et appliqué selon une démarche combinant entretiens semi-directifs, codification des critères sur une échelle de Likert et analyse croisée des résultats.

Les résultats montrent que les Jeux Méditerranéens ont joué un rôle de catalyseur pour la réalisation de projets d’aménagement urbain et la construction de complexes sportifs de grande envergure. Toutefois, l’héritage observé reste ambivalent : il révèle des avancées notables en matière de modernisation et d’accessibilité, mais aussi des limites persistantes liées à la gouvernance, à l’appropriation citoyenne et à la durabilité fonctionnelle des infrastructures.

En conclusion, cette recherche démontre que l’héritage des grands événements sportifs n’est pas automatique, mais dépend d’une planification anticipée, d’une gouvernance efficace et d’une implication collective. Elle propose enfin un cadre analytique permettant d’appréhender la durabilité des complexes sportifs et leur contribution au développement urbain et social des territoires hôtes.